L’avis du CFEEDD sur le 3ème Plan national d’adaptation au changement climatique

Fin 2024, le gouvernement a mis en consultation son troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3). Sa particularité est de se focaliser sur la capacité d’adaptation de la France à un réchauffement de 4°C en 2100 – même si le respect des Accord de Paris reste l’objectif… l’année 2024 aura probablement déjà atteint les 1,5°€ de surchauffe planétaire.

Le CFEEDD a déposé un Cahier d’acteurs sur le site de la consultation publique, téléchargeable plus bas. Sur le fond, il a été choisi de focaliser nos retours sur la mesure 51 – Mobiliser les français. Si le CFEEDD appuie fortement le constat que l’adaptation au changement climatique ne pourra se faire sans l’adhésion et l’engagement des citoyens eux-mêmes, il nous semble que l’Etat agira de manière efficace s’il s’appuie sur la société civile et plus largement sur les corps intermédiaires, de manière pérenne et partenariale. Les mouvements associatifs d’éducation populaire œuvrent au quotidien auprès des citoyens et déploient les pédagogies pertinentes pour susciter l’engagement de ces derniers.

En effet, l’engagement des citoyens ne peut dépendre de la seule « communication », mais repose aussi sur de l’accompagnement au long terme des citoyens, via des pédagogies actives, pour que ces derniers élaborent eux-mêmes les solutions nécessaires. Ceci, dans le cadre d’une vision globale et écosystémique liés à des enjeux complexes aux paramètres multiples et fortement imbriqués entre eux. Le besoin est ainsi celui d’une éducation au territoire et à la transition : changement climatique, érosion de la biodiversité, relations nord-sud, justice sociale… ne peuvent être traités en silos, de manière différenciée.

C’est pourquoi le CFEEDD propose en particulier de faire évoluer fortement l’action 2 de la mesure 51. Le besoin d’accompagner l’engagement citoyen ne peut se réduire à la mise en place d’une « semaine de l’adaptation au changement climatique ». L’accumulation des « semaines de » mène par ailleurs à une lassitude du public et s’efface comme un produit de communication banal, dans le cadre d’une surcharge d’information sur les médias sociaux. Nous proposons ainsi que l’État s’engage à appuyer des dispositifs pérennes et territoriaux de mobilisation citoyenne, concernant les enjeux de compréhension systémique et d’adaptation au changement climatique.